Le savoir scientifique est d’autant plus légitime qu’il est périssable « Il y a quelques années, on pensait que l’espèce humaine avait 200.000 ans d’âge. ⬥ La démarche scientifique repose sur le principe du questionnement. L’objectivité du savoir scientifique veut se substituer à la subjectivité de l’opinion, indémontrable et indémontrée et le plus souvent arbitraire. endobj Les questions, servant de support à ces projets, sont choisies par les élèves en concertation avec le professeur. La proportion d’élèves attribuant à celles-ci le statut de « récit réaliste »10 (plutôt que « symbolique » et/ou « mythique ») est de 74 % chez les élèves musulmans, 57 % chez les protestants et 20 % chez catholiques. », Nono : « Finalement, il existe une grande différence entre la croyance et le savoir, l’un et l’autre occupent leur domaine propre. Mais si les enfants y croient, ... Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC. Dans ces deux cas, aucun effet statistiquement significatif de la filière d’études ne peut être mis en évidence. À cette fin, un cadre d’analyse permettant de mieux comprendre les positionnements possibles entre sciences et croyances religieuses a été proposé. vrai », qui intériorise le savoir et en même temps le souhaite partagé, bien que, dans ce cas, il ne soit pas vérifiable, autre différence avec le savoir de connaissance, même si parfois il est bien difficile de faire le départ entre les deux. Pour moi, il n’y a pas de vérité absolue, puisqu’elle est constamment mise à l’épreuve du temps, de l’expérience, de l’évolution du monde. Sur la base de ce constat, plusieurs pistes de réflexion et d’action sur le plan pédagogique et didactique ont été suggérées, afin d’amener les élèves à mieux différencier les deux registres. Un héros guidé par la croyance en sa mission. 26Une première piste vise à donner aux élèves une connaissance mieux informée de l’objet et des limites de la science (Aroua et al., 2012). Dans le domaine des sciences expérimentales et exactes, une proposition n’est scientifique que s’il est possible de la confirmer ou de la réfuter rationnellement. Ce dépassement n’est possible que si la pensée est éduquée dans une culture dont le fondement est philosophique et scientifique. En ce sens elle soppose à la notion desprit critique, et trouve son antithèse dans linstrumentalisme qui considère que les modèles scientifiques ne sont que des instrum… Aussi, notre rapport à la vérité et notre capacité d’appréhender le réel sont toujours entachés de subjectivité. Get this from a library! Cette troisième piste permet ainsi aux élèves d’envisager plusieurs options possibles et de les argumenter. 2 0 obj », Éducation et Sociétés, n° 33, p. 113-136. Pour caractériser une conception de la science de « sécularisée », deux indicateurs ont été définis : le rejet des conceptions fidéistes et concordistes (sous forme classique et inversée) et l’adhésion à l’idée d’autonomie de la science à l’égard des croyances religieuses. MATHIEU S. (2011) : « Ce qu’ils en disent : la perception de la théorie de l’évolution par des élèves de collège et lycée », in PORTIER P., VEUILLE M., WILLAIME J.-P. Pour la version 2, « penses » ou « crois » Demander aux élèves d’expliquer, en prenant appui sur les deux versions du texte et sur leur propre expérience, la différence entre « savoir » et « croire » Les termes de "croyance" et de "savoir" paraissent donc avoir des grammaires différentes. <>>> La croyance religieuse et la vérité scientifiques semblent donc incohérentes. Science et croyance : l'illusion du vrai et la certitude du faux. 16Il est important de souligner qu’il s’agit d’une typologie de postures et non d’individus. endobj Elle serait plus qu'une ignorance et moins qu'un savoir, comme un centre entre deux points diagonalement opposés. ⬥ La démarche scientifique repose sur le principe du questionnement. Ces questions portent en effet sur les « causes ultimes », elles ne sont pas « réfutables » (au sens de Popper), etc. ), Théorie de l’évolution et religions, Paris, Riveneuve éditions, p. 225-238. Le savoir et la croyance, en leur sens le plus large, ont un point commun : chacun prétend délivrer une vérité. ), ainsi que leurs implications en matière de gestion de la diversité culturelle et des convictions, en matière d’éducation à la citoyenneté ou de formation des enseignants. It puts forward an analytical framework that enables better understanding of the possible stances between science and religious belief, as well as the results of a survey on this issue involving 1,400 final-year secondary students in French-speaking Belgium. Le statut attribué aux Écritures sacrées constitue en effet une des variables clés dans l’adoption d’une conception sécularisée ou au contraire non sécularisée de la science. Croyance, opinion et savoir POLITIQUE - Chacun est libre, en démocratie, d'avoir des croyances et des opinions personnelles. La démarche scientifique est une procédure rigoureuse qui permet à la science d’avancer. Le but du dispositif est d’apprendre aux élèves à distinguer plusieurs types de discours (religieux ou métaphysiques, philosophiques, scientifiques, etc.) « Je crois » lorsque je ne suis pas sûr de ce que j'avance, faute d'avoir pu le démontrer ou le vérifier de manière indiscutable. Cependant, des expériences menées par l’Inserm ont été faites sur le cerveau de moines bouddhistes, à la recherche, dans la boîte crânienne d’une racine spirituelle au cœur de la complexité des neurones, entre émotion et transcendance. 1 0 obj », Azzedine : « L’homme peut prétendre détenir la vérité s’il admet qu’elle est vraie pour lui mais qu’il n’essaie pas de l’imposer aux autres. MINOIS G. (1990) : L’Église et la science. 30Concrètement, les élèves doivent réaliser un « projet » consistant à examiner une question à partir de deux référentiels différents, à choisir parmi ceux proposés, afin de faire ressortir la spécificité de chacun d’eux. Dans les quatre conceptions suivantes, la science est autonome et indépendante par rapport à celui-ci. 4À partir de différentes études à caractère historique et sociologique (Minois, 1990 ; Urvoy, 2006), de grilles de lecture existantes (Rasi, 2003 ; Lambert, 1999) et d’enquêtes de terrain, un modèle visant à prendre en compte différents positionnements théoriquement possibles entre sciences et croyances religieuses a été élaboré (Wolfs, 2013). 10 Expliquant réellement et matériellement l’origine de l’univers et l’origine de l’homme. Demander de les lire et d’écrire sur chaque tiret le mot qui convient Mise en commun Pour la version 1, « sais ». 12(6) Le principe d’autonomie de la démarche scientifique à l’égard des croyances religieuses, sans recherche de complémentarité entre science et religion. Si le système est trop rigide et impénétrable, il devient tôt ou tard improductif. Si bien que les philosophes définissent généralement le savoir comme la croyance en des choses vraies : dans l’ensemble des choses crues, il y a le sous-ensemble des choses vraies, à côté du sous-ensemble des choses fausses. Nous allons voir que le savoir est fondé sur la raison, la logique contrairement à la croyance qui est une forme de conviction immédiate qui n'est pas fondée, sans aucune preuve. 5Il comprend sept idéaux-types contrastés, dont quatre conduisent à des situations de conflit, de confusion ou d’amalgame entre science et religions et trois, au contraire, à une délimitation de leurs régimes respectifs et à différents modes de cohabitation. This article examines the conflicts that may exist between science and religious beliefs at school. Il s’agit, par exemple, d’associer les jours du récit de la Genèse aux différentes ères géologiques ou encore l’image de montagnes se déplaçant (évoquées dans un verset du Coran) et la tectonique des plaques. Tomando como base esta última, se sugieren así algunas pistas de acción en el plano pedagógico y didáctico para incitar a los alumnos a que diferencien mejor la ciencia de la religión y a que eviten toda forma de instrumentalización de la una por la otra. et d’apprendre à penser de manière plus complexe, autonome et critique, en passant notamment du « nous » au « je ». croyances, croire, savoirs, science, pseudo-science, connaissance. Mais il y a deux ans et demi, une publication reculait de 100.000 ans l’âge de l’espèce humaine. 10(5) « Nous n’avons pas à chercher dans l’Écriture un enseignement proprement dit de l’astronomie (…) et l’intention du Saint-Esprit est de nous enseigner comment l’on doit aller au ciel et non comment va le ciel… »2 (Galilée). Définir la connaissance scientifique / croyance Importance et difficulté de la distinction Vers une pédagogie explicite de la distinction entre connaissance et croyance. La grille de lecture présentée au point 2, comme outil de recherche, peut dès lors assez aisément être adaptée en outil de formation. Il se distingue d’une croyance ou d’une opinion. 15La figure suivante permet de mieux visualiser ces différentes conceptions, ainsi que les critères distinctifs sous-jacents. • savant, sagesse (sapientia, issu de sapere) et le vieux sapience! 4 Ce modèle a été construit en articulant une démarche de type déductif, qui a consisté à définir des catégories conceptuelles abstraites à partir de deux critères généraux (la prééminence ou l’absence de prééminence entre sciences et croyances religieuses, la recherche ou non d’une forme de complémentarité entre les deux), à une démarche inductive, qui a consisté à analyser un grand nombre de prises de position différentes issues de contextes historiques et culturels variés (à partir d’ouvrages historiques, d’enquêtes de terrain, etc.). scientifique dans le but de découvrir des régularités dans son objet d'étude, de les décrire, de les expliquer pour en comprendre les déterminismes et mécanismes et, éventuellement, d'utiliser ces connaissances pour prédire, contrôler et modifier la réalité », jusqu’à ce qu’elles soient falsifiées et … Si bien que les philosophes définissent généralement le savoir comme la croyance en des choses vraies : dans l’ensemble des choses crues, il … Il arrive aussi que nous disions « Je crois » pour exprimer, précisément, un… 2 Montrant ainsi que science et religion remplissent des fonctions différentes dans la vie d’une personne croyante. De plus, il faut savoir que à l’époque ... (cf. L’établissement, situé au centre de Bruxelles, accueille des élèves de quarante origines nationales différentes, issus surtout de l’immigration maghrébine et africaine. Utilisation de la mélatonine : avis d’experts. 25Cette enquête a mis en évidence la non acquisition d’une conception sécularisée de la science, chez une partie importante des élèves, au terme de l’enseignement secondaire. La science semble s’opposer à la croyance. « Croire » et « savoir » renvoient à des démarches à la fois distinctes et connexes. • science, scientifique, jadis : scient (au sens de “savant”) et le tour figé à bon escient. Ce document a … 9(4) La recherche d’une complémentarité entre science et religion, sous des formes autres que concordistes, basée sur la reconnaissance de la différence de nature fondamentale entre les deux registres et un respect clair de l’autonomie de la science. Une attitude inspirée par une croyance secrète au destin, en une nature bienfaisante. %���� Autrement dit, on ne peut pas savoir quelque chose qui est faux, par exemple savoir que deux et deux font cinq ou savoir que Paris est la capitale de l’Espagne. Histoire de l'autorité : l'assignation des énoncés culturels et la généalogie de la croyance. Einstein et Dieu : un scientifique peut-il ... aux aspects formels d’une croyance. AccueilNuméros77Dossier - Conflits de vérité à l'...La concurrence entre savoirs scie... Cet article examine les conflits pouvant exister entre sciences et croyances religieuses à l’école. GOULD J. À ce titre, le statut d’un résultat obtenu par des chercheurs est celui d’une hypothèse, il n’accède à celui d’un savoir qu’après avoir été vérifié et confirmé par des équipes indépendantes. LAMBERT D. (1999) : Sciences et théologie. La croyance est le fait de prendre pour vraie une chose qui ne l'est pas forcément et qui n'a aucun fondement contrairement au savoir. 8(3) Le concordisme dit « inversé » : celui-ci vise à établir des concordances entre sciences et croyances religieuses (ou plus largement métaphysiques), en partant non pas des Écritures ou d’une tradition révélée, comme dans le cas du concordisme classique, mais d’une démarche qui se présente comme « scientifique ». TOP 10 des citations croyance (de célébrités, de films ou d'internautes) et proverbes croyance classés par auteur, thématique, nationalité et par culture. L’un consiste à analyser, dans une perspective le plus souvent comparatiste et internationale, les conceptions d’acteurs éducatifs à propos des sciences et des positionnements entre sciences et croyances religieuses. 13(7) La critique rationaliste, au nom de la science, de conceptions religieuses (forme non scientiste). 24Dès lors, comme nous le notions (Wolfs et Delhaye, 2016), il pourrait y avoir, pour certains, un cumul de facteurs conduisant à une conception peu sécularisée de la science : s’identifier à une obédience religieuse historiquement et sociologiquement peu sécularisée (par exemple, être un élève protestant évangélique), être originaire d’une société elle aussi globalement peu sécularisée et enfin, dans un contexte d’immigration, avoir éventuellement développé des stratégies identitaires de survalorisation ontologique, mettant au premier plan certaines traditions ou pratiques religieuses peu sécularisées, par exemple une lecture littérale des Écritures. Dans une perspective sensiblement différente, Lambert (1999) désigne, sous le vocable « articulation », des essais de mise en relation indirecte entre science et théologie, passant par la médiation d’approches philosophiques telles que l’éthique, l’herméneutique ou la métaphysique et évitant en principe toute forme de rapprochement direct entre un passage des Écritures et un énoncé scientifique. L’origine de l’univers. Il s’agit d’un espace pour partager et consulter des contenus qui abordent la thématique “ Science, culture, croyance, comment en parler ?. 5 Il est important de préciser qu’aucune question ne portait sur la théorie de l’évolution, afin d’examiner les conceptions sécularisées ou non sécularisées de la science chez ces élèves, en dehors de ce sujet spécifique. Ignorance, croyance et incroyance Jacques Cabassut et Sarah Troubé, université Côte d’Azur, LIRCES EA3159 « Oui, on pouvait travailler, ... profit de l’illusion d’un savoir scientifique objectif et transparent, dont l’accumulation d’enquêtes empiriques parleraient d’elle-même pour dévoiler la vérité – études Ils tendent à montrer que ces élèves, tous croyants, sont arrivés à prendre du recul par rapport à leurs croyances (en évitant de leur donner le statut de discours absolu et totalisant) et à mieux distinguer différents registres de discours. Les théories scientifiques prétendent dégager certaines lois régulières expliquant les phénomènes physiques, ou bien établir indubitablement des démonstrations mathématiques. Ces trois caractéristiques permettent de baliser plus précisément les questions qui relèvent ou au contraire ne relèvent pas de la science3. 31Les témoignages d’élèves recueillis en fin d’année à propos de ce projet sont plutôt encourageants, en particulier dans le contexte actuel, où différentes formes d’extrémisme ou de fondamentalisme sont présentes. La connaissance scientifique est le paradigme du savoir, mais : 1) Qu'est-ce que connaître ? Cette conception doit être clairement distinguée de la suivante. La tentation peut dès lors être grande – c’est ce que nous appelons le concordisme sous sa forme « classique » – de vouloir lire le « livre de la Nature » en fonction des catégories conceptuelles du « livre de la Parole », dans le but, en particulier, de chercher à « confirmer » par la science ce que les Écritures auraient révélé, ou plus largement, d’établir une forme d’alliance entre sciences et Écritures (ou théologie), sous l’autorité de ces dernières. 3 Ainsi, si l’on admet ces critères, les questions qui touchent à l’existence ou à la non-existence de Dieu ne font pas partie du champ de la science et ce par choix méthodologique et non de conviction. À savoir ! ⬥ En sciences, on recense des faits, des observations, on formule des hypothèses, des résultats d’expériences, puis on en tire des interprétations et des conclusions. 23Les différences importantes observées entre élèves de religions différentes, à la fois en termes de rapport aux Écritures sacrées ou d’adoption d’une conception sécularisée de la science, renvoient à des facteurs explicatifs nombreux (historiques, sociologiques, cultuels, religieux) qui mériteraient de faire l’objet d’une analyse beaucoup plus approfondie dépassant le cadre de cet article. Car le savoir, d’un certain point de vue, est aussi une croyance : on croit qu’il est vrai que l’herbe est verte et que deux et deux font quatre. Le darwinisme et le créationnisme sont-ils inconciliables ? (→ renversement croire et savoir de la confusion 2 : la distinction entre croire et savoir étudiée dans le II n’est pas sans soulever quelques ambiguïtés. ⬥ En sciences, on recense des faits, des observations, on formule des hypothèses, des résultats d’expériences, puis on en tire des interprétations et des conclusions.