J'ai des graveurs continuellement assis pour creuser mon portrait sur des pierres dures, des fondeurs halelants qui coulent mes statues, des parfumeurs qui mêlent le suc des plantes à des vinaigres et battent des pâtes. Pour demeurer avec moi, tu es trop folle ! Les derniers du cortège posent sur le sol, droit comme un candélabre, un grand pin qui brûle par le sommet, et dont les rameaux les plus bas ombragent un petit mouton. Il y a dessus d'énormes quartiers de viandes rouges, de grands poissons, des oiseaux avec leurs plumes, des quadrupèdes avec leurs poils, des fruits d'une coloration presque humaine ; et des morceaux de glace blanche et des buires de cristal violet se renvoient des feux. Le temps de mon épreuve terminé, j'entrepris d'instruire les prêtres qui avaient perdu la tradition. De tièdes exhalaisons circulent ; il entend, quelquefois, le claquement discret d'une sandale. c'est un ermite galiléen qui demande à savoir les origines de la sagesse. LA NEUVILLE CHANT-D'OISEL
Rien d'impossible ! Il a peur de reconnaître quelqu'un. J'arracherai devant toi les armures des Dieux, nous forcerons les sanctuaires, je te ferai violer la Pythie ! Secoue la vermine de tes haillons ! Si tout à coup... j'allais entendre tinter des clochettes de mulet dans la montagne. Maître ! Avec les bienheureux, n'est-ce pas ? Quinze regardent le dessus de la terre, quinze le dessous. Nous nous donnons le martyre. c'est ma faute ! non, c'est impossible ! Au milieu du chagrin la concupiscence me torture. La prière m'est intolérable ! n'a plus sa lance ; et des corbeaux, qui nichaient dans les sculptures de la frise, tournent autour d'elle, mordent son casque. Et ces hommes respectaient les épouses, les vieillards, les suppliants. Et puis les plantes se confondent avec les pierres. Au sommet du ciel le plus haut se tient la Divinité impassible ; en dessous, face à face, sont le Fils de Dieu et le Prince des ténèbres. Ses cheveux, qu'elle n'a pas coupés, l'enveloppent de la tête aux talons. J'avais, pour me servir, toute une tribu qui balançait des encensoirs, et le grand prêtre en robe d'hyacinthe, portant sur sa poitrine des pierres précieuses, disposées dans un ordre symétrique. Gras, imberbe et des pampres au front, il passe en tenant un cratère d'où déborde du vin. La Tentation de saint Antoine est un poème en prose de Gustave Flaubert (1849-1856-1870), publié en 1874.. Il existe deux versions antérieures au texte publié en 1874 : l'une date de 1849 et l'autre de 1856. Oh ! Des tenailles, des chevalets, du plomb fondu ! « Oh ! Antoine écoute sans répondre ; et de l'autre côté paraît : jeune et belle, merveilleusement. Nous étions de son âge, nous habitions dans sa rue. La persecution avait cesse depuis trois jours. Il distingue l'entrecroisement de leurs lignes, la complexité de leurs directions. Souvent nous couchons en plein air, et nous n'avons pas tous les jours de table bien servie. Comment espérait-elle le tenter ? Dieu, pour nous, flotte en paix dans des chyles intérieurs. Les images représentent les créatures qui sommeillaient dans le chaos. Vous étiez plus doux qu'une fille et plus beau qu'un Dieu ! à barbe rouge, et la peau maculée de lèpre, s'avance tout près de lui ; et ricanant horriblement : Son âme était l'âme d'Esaü ! Le long de ces deux rangs des amphores qu'on incline versent du vin ; et tout au fond, seul, coiffé de la tiare et couvert d'escarboucles, mange et boit le roi Nabuchodonosor. grand serpent violet à crête trilobée, avec deux dents, une en haut, une en bas. Je l'entends toujours ! Viennent à moi ceux qui sont couverts de vin, ceux qui sont couverts de boue, ceux qui sont couverts de sang ; et j'effacerai leurs souillures avec le Saint-Esprit, appelé Minerve par les Grecs ! Non pas ! J'ai donné aux pauvres des robes de soie, des lits, des chars, des maisons, des tas d'or et des diamants. x�;�0��ާ�2�ݼ�K�
�0�#�#`���5�?�ފAyS��1��ѩ�`�ns��Kbml7�4����CB/qI�n>&�!�SظGf��6�t{l�^�٨��W�/`x��>R�'���Д%jendstream Au milieu d'un sillon, le grand cadavre de Vertumne est dévoré par des chiens rouges. Partout des prunelles flamboient, des gueules rugissent ; les poitrines se bombent, les griffes s'allongent, les dents grincent, les chairs clapotent. Hilarion a disparu ; et Antoine poussé par la foule arrive devant. J'ai des suivantes de quoi faire un harem, des eunuques de quoi faire une armée. démence ! le sang du Christ ! 23 0 R 18 0 obj[10 0 R Celui qui gratte son abdomen avec sa trompe d'éléphant, c'est le Dieu solaire, l'inspirateur de la sagesse. Retrouvez l'ebook La tentation de saint Antoine par Gustave Flaubert au format PDF sur decitre.fr Ranime-toi, tu nous fais peur ! Ah ! Et, de fureur, il jette le pain par terre. Il est jeune, imberbe, plus beau qu'une fille et couvert de voiles diaphanes. Bien ! Ses fleurs se fanent. Est-ce la douleur que tu crains, lâche ? Gras, mélancolique, farouche, je reste continuellement à sentir sous mon ventre la chaleur de la boue. Il la prend d'abord pour Ammonaria. Il souhaite l'occasion de répandre sa vie pour le Sauveur, ne sachant pas s'il n'est point lui-même un de ces martyrs. Il recule. merci ! on vous attend ! Ensuite, passent des idoles à profil de mouton. Elle buvait avec eux pendant les nuits, et elle cachait les assassins dans la vermine de son lit tiède. mangeur de terre ! La lune nous éclaire suffisamment. Elle domine un hippodrome, rempli de monde et que surmontent des portiques, où le reste de la foule se promène. Entre leurs épaules paraît la tête d'un nègre. Vers la cinquième heure, les soldats m'amenèrent au tribunal. COM Flaubert Gustave 1821 1880 La Tentation De Saint Antoine Item Preview 1 FRENCHPDF.COM flaubert-gustave-1821-1880_la-tentation-de-saint-antoine.pdf. Mes soixante-quatorze andouillers sont creux comme des flûtes. Je voudrais me battre, ou plutôt m'arracher de mon corps ! Et devant ces Dieux, on égorge des hommes sur des autels de pierre ; d'autres sont broyés dans des cuves, écrasés sous des chariots, cloués dans des arbres. Sodome épouvanta la terre avec son châtiment ; et c'est par Judas que Dieu sauva le monde ! Tu exècres saint Paul pour avoir converti une de tes femmes ; et, vaincu par saint Pierre, de rage et de terreur tu as jeté dans les flots le sac qui contenait tes artifices ! Monte avec moi sur cette pierre ; et tu seras comme Xerxès, passant en revue son armée. je me livre à vous, Bacchants ! L'époux va dire à l'épouse : « Fais la charité à ton frère », et elle te baisera. 12 0 R Peut-être que ton exemple va convertir le peuple entier. Sur la muraille du septentrion, s'élève une tour qui en supporte une seconde, une troisième, une quatrième, une cinquième et il y en a trois autres encore ! J'ai des armées, j'ai des peuples ! C'est moi qui te rends sérieuse ; enlaçons-nous ! Tout l'entourage a disparu. Et ils disent, très haut : Nous vivons fort à notre aise dans nos moitiés de maisons, avec nos moitiés de femmes et nos moitiés d'enfants. EMBED (for wordpress.com hosted blogs and archive.org item tags) Want more? Quel supplice ! Le monde est abominable. J'envie tes seins gonflés de lait, la longueur de tes cheveux, tes vastes flancs d'où sortent les êtres. Et il lui montre dans un bosquet d'aliziers, Une Femme toute nue, à quatre pattes comme une bête, et saillie par un homme noir, tenant dans chaque main un flambeau. J'ai traversé le désert où l'on a soif. Mon manteau est usé. Mieux vaut pour l'âme tomber sur la terre que de languir dans des entraves charnelles ! Pierre d'Alexandrie l'a blâmée, et le concile d'Elvire... Voilà que tu retombes dans ton péché d'habitude, la paresse. Mes yeux vont se clore, puisque les ténèbres te couvrent. Ah ! L'ignorance est l'écume de l'orgueil. tu dois nous édifier par ta mort. Dans l'idée pure ! ». Tu vas en recevoir le baptême, ce second baptême annoncé par Jésus, et qui tomba sur les apôtres, un jour d'orage que la fenêtre était ouverte ! Des gouttes de sang pleuvent, en claquant sur le feuillage. En effet, il n'a pas l'intelligence très... élevée. Au milieu de la plate-forme, se dresse une colonne de pierre blanche. Des espèces de traits, et comme une vague figure empreinte sur nos poitrines, voilà tout ! Je n'ai pas de sandales, pas même une écuelle ! Il s'approche à reculons du bord de la falaise, la dépasse, et reste suspendu. Son ombre m'a rendu mère d'Harpocrate. Descargar La tentation de Saint Antoine, de Gustave Flaubert para kindle, tablet, IPAD, PC o teléfono móvil Elles demandent les plus rudes, à partager la mienne, à vivre avec moi. Des hommes, debout sur des escabeaux, haranguent le doigt levé ; d'autres prient les bras en croix, sont couchés par terre, chantent des hymnes, ou boivent du vin ; autour d'une table, des fidèles font les agapes ; des martyrs démaillotent leurs membres pour montrer leurs blessures ; des vieillards, appuyés sur des bâtons, racontent leurs voyages. Cependant il s'échappe des prunelles d'Hilarion comme deux flèches rouges. L'Égypte s'étalait sous nous, monumentale et sérieuse, longue comme le corridor d'un temple, avec des obélisques à droite, des pyramides à gauche, son labyrinthe au milieu, et partout des avenues de monstres, des forêts de colonnes, de lourds pylônes flanquant des portes qui ont à leur sommet le globe de la terre entre deux ailes. où étais-je ? troublez la source ! Quand elle a disparu, ANTOINE aperçoit un enfant sur le seuil de sa cabane. Sur l'uniformité des maisons blanches, le dessin des rues jette comme un réseau noir. Il se met à pleurer abondamment. Il me semble même... Va donc, lâche ! Une vibration les agite. De grands singes y courent à quatre pattes ; ce sont des hommes à tête de chien. Quand j'étais un enfant, je m'amusais avec des cailloux à construire des ermitages. Il éclate de rire. endobj J'y étais, moi ! Cela excède la portée de la douleur ! Le tonnerre, à ses pieds, fume comme un tison près de s'éteindre ; et l'aigle, allongeant le cou, ramasse avec son bec ses plumes qui tombent. Il a tiré un calame de sa ceinture ; et, par terre, jambes croisées, avec son rouleau de papyrus à la main, il lève la tête vers saint Antoine, qui, assis près de lui, reste le front penché. Le jour des hommes a pénétré le Tartare ! Les visites dans les prisons, les entretiens avec nos frères, tout est suspect à nos maris ! Antoine lève les yeux, par un dernier mouvement d'espoir. Il sera lui-même anéanti. Pour toi les battants de bronze s'ouvriront, et tu humeras la vapeur des mines, tu descendras dans les cavernes... Vite ! Je voyage de la Chaldée au désert tartare, sut les bords du Gange et dans la Mésopotamie. Celui qui parlait contre moi, — un grand jeune homme à barbe frisée, —me lançait, d'un air tranquille, des objections captieuses ; et, pendant que je cherchais mes paroles, ils étaient à me regarder avec leurs figures méchantes, en aboyant comme des hyènes. Mais voilà qu'un chatouillement me parcourt. je croyais avoir éteint le feu ! Par là, vos péchés vous seront remis. Car je devais un jour, grâce au temps sans bornes, vaincre définitivement Ahriman. Puis, les enfants se mirent à pleurer : « Nous avons faim ! Aussitôt la fiancée fut prise de colère contre les philosophes. Mais la vue des misères du monde me détournait des plaisirs. Mais les actes de la vie l'y retiennent. Ah ! Ennoia ! Père, Fils et Saint-Esprit ne font de même qu'une seule personne ! le voilà ! lui entourant la taille de ses deux bras : Pour te rejoindre, j'ai parcouru toutes les régions et la famine ravageait les campagnes. Pas possible ! Moi, j'ai tout quitté pour toi, jusqu'au roi Salomon, qui a cependant beaucoup de sagesse, vingt mille chariots de guerre, et une belle barbe ! ». mes baisers ont le goût d'un fruit qui se fondrait dans ton cur ! Antoine va répondre. Qu'il brûle plus fort, dussé-je périr ! La verdure s'agite, des fleurs tombent, et la tête d'un python paraît. Quelques-uns crachent des flammes par les naseaux, quelques-uns font des ténèbres avec leurs ailes, quelques-uns portent des chapelets de doigts coupés, quelques-uns boivent du venin de serpent dans le creux de leurs mains ; ils ont des têtes de porc, de rhinocéros ou de crapaud, toutes sortes de figures inspirant le dégoût ou la terreur. sors de ta caverne ! Où sont mes amazones ? jamais assez ! Je halète stupéfait devant l'énormité de Dieu ! D'une secousse, Antoine fait glisser le collier sur son poignet. Un soir, dans un faubourg, il rencontra une femme. Le souvenir de son petit jardin l'attendrit ; et il regarde du côté de l'autel. Antoine est par terre, la figure dans ses mains. Gustave Flaubert La Tentation de Saint Antoine. Ils causèrent à voix basse, sans que personne pût les entendre. Le pape Clément n'a-t-il pas écrit qu'elle fut emprisonnée dans une tour ? C'est toi, caprice indomptable, qui passe et tourbillonne ! Les animaux de son zodiaque se retrouvaient dans ses pâturages, emplissaient de leurs formes et de leurs couleurs son écriture mystérieuse. Hilarion habite depuis longues années la Palestine. assez des formes ! Apis, depuis longtemps, n'a pas reparu. Ce sont : accroupis au fond de l'atrium, vêtus de peaux de chien, avec des fleurs autour du corps, tenant leurs mains fermées contre leurs joues, et pleurant tant qu'ils peuvent. Ils se penchaient du haut des nuages pour conduire les épées ; on les rencontrait au bord des chemins, on les possédait dans sa maison ; et cette familiarité divinisait la vie. » Et comme on n'avait pas répondu aux femmes, elles disparurent. Mais Dieu, par punition, l'a changé en bête. L'homme, étant esprit, doit se retirer des choses mortelles. Une vasque de porphyre porte à son milieu une conque en or pleine de pistaches. Il leur montra ses parfums, son or et son argent, tous ses aromates, ses huiles de senteur, tous ses vases précieux, et ce qu'il y avait, dans ses trésors. Il a des paquets de coquilles aux oreilles, la figure très longue, le nez en bec de vautour. Pour moi La tentation de saint Antoine est une des meilleures oeuvres de Flaubert, sinon la meilleure, et en tout cas bien plus riche que Madame Bovary (ce qui ne veut pas dire que cette oeuvre plus connue de Flaubert ne me plaît pas). J'ai fui. Elle est sublime, cette science-là ! Comme c'est bon, le parfum des palmiers, le frémissement des feuilles vertes, la transparence des sources ! Tu les écouteras ; et la face de l'Inconnu se dévoilera ! J'ai défendu les Dieux, et je me suis dégagé d'Omphale. Tu voulais tout à l'heure les connaître. mais lascive, grasse, avec une voix rauque, la chevelure couleur de feu et des chairs rebondissantes. Dans l'obscurité blanchâtre de la nuit, apparaissent çà et là des museaux pointus, avec des oreilles toutes droites et des yeux brillants. J'ai des attelages de gazelles, des quadriges d'éléphants, des couples de chameaux par centaines, et des cavales à crinière si longue que leurs pieds y entrent quand elles galopent, et des troupeaux à cornes si larges que l'on abat les bois devant eux quand ils pâturent. un homme orgueilleux, cruel, toujours dans les intrigues, et finalement exilé comme accapareur. Le Saint-Esprit est féminin ! s'arrête ; et en le balançant mollement : Le néant n'est pas ! homme pur, homme illustre ! Beaucoup d'anachorètes y succombent. ne se détache plus de ce regard ; il est saisi par la curiosité du Diable. Mais c'est elle qui est la Lune ! Antoine tourne les talons pour s'enfuir. Nortia considère la muraille où elle enfonçait des clous pour marquer le nombre des années. Eh ! Edité par Insita Cru, 1942. veux-tu manger des pains de miel qui ont la forme de petits oiseaux ? tu ne le sauras pas ! Vous rappelez-vous, Lucius, ce jeune homme si beau, qu'on a traîné par les talons derrière un char, comme Hector, depuis la porte Esquiléenne jusqu'aux montagnes de Tibur ; et des deux côtés du chemin le sang tachetait les buissons ! l'Église a bien fait du mariage un sacrement ! noire avec des yeux d'émail, les coudes aux flancs, les avant-bras écartés, les mains ouvertes. Je pousse aux périlleux voyages et aux grandes entreprises. Elle a sur la pommette gauche une tache brune naturelle ; et elle respire en ouvrant la bouche, comme si son corset la gênait. perspicace ! Mais tu recommences ! Il vole comme le désir. Les astres se multiplient, scintillent. ni riche, ni coquette, ni amoureuse ? Battez plus dur ! » Et des étendards paraissent entre les fentes de la montagne avec des têtes de chameau en licol de soie rouge, des mulets chargés de bagages, et des femmes couvertes de voiles jaunes, montées à califourchon sur des chevaux-pies. Et puis, ce sont des temples, des places, des bains, des aqueducs ! Le feu qui dévora ma mère coule dans mes veines. Elle se promène entre les rangées d'esclaves et les marchandises. Oh ! Moi, on ne me dit rien, de sorte que je ne sais pas qui j'ai été. Les lions cabrés se mordent à la crinière. Il n'y a qu'une seule âme universellement épandue, comme l'eau d'un fleuve divisé en plusieurs bras. ». Je les repousse. Elles deviennent effroyables avec de hauts panaches, des yeux en boules, les bras terminés par des griffes, des mâchoires de requin. 41 0 obj<>/XObject<<>>>>/Annots 18 0 R>>endobj pas de preuves ! Mais c'est à partir de ce moment qu'il fit du bruit en Galilée et qu'on a débité sur son compte beaucoup de fables. La voici plus loin, qui saute de joie dans les prairies. Buvons, mangeons, forniquons ! absolument rien à faire ! Des chemins glissants bordent les précipices.