Il notifia ainsi dans un codicille de son testament qu’il léguait 10 000F à Jean Vizzanova dans la maison duquel il avait trouvé asile et « 20 000F au brave habitant de la commune de Bocognano qui, en 1792 ou 1793, m’a ouvert la porte d’une maison où des brigands m’avaient enfermé et m’a escorté jusqu’à Occiani ».En 1880, après un voyage de deux mois en Corse, Maupassant écrivit une courte nouvelle intitulée Une page d’histoire inédite où il narre par le détail cet épisode rocambolesque de la jeunesse de l’Empereur. © Fondation Napoléon 2020 ISSN 2272-1800. (BML) Voilà un sujet neuf que se propose de traiter cette exposition. Aux premiers voyageurs de l’époque romantique succéda l’aristocratie anglaise. Téléphone : 04 95 61 04 97 – Site web, Parc Naturel Régional de la Corse rue Saint-Charles Après Ponte Nuovo prendre la D71 pour y parvenir. Située en dehors du centre ville, rue Ange Moretti, cet ancien palais familial est aujourd’hui l’école privée Saint-Paul. Le rez-de-chaussée du bâtiment fut longtemps occupé par des prisons et cette fonction perdura en partie jusqu’à la fin du XIXe siècle. Et qui – ultime outrage – montait difficilement à cheval ! D’origine incertaine, la cité fut conquise par les Génois à la fin du XIIe siècle. (BML) * Jean-Christophe Orticoni, Nouvel armorial corse : livre d’or de la noblesse, Jeanne Laffitte, 1992. Son sens politique de grande envergure conduit à sa démarcation bien tranchée qui aura des conséquences immédiates et des résultats lointains. La place Saint-Nicolas est aujourd’hui un lieu de promenade et de rencontre pour tous les Bastiais. Il veut lancer des ponts car il sent que l'avenir – le sien et celui de l'île – est de l'autre côté de la mer. L'avenir contre le passé. Prendre le cours Grandval dont nous avons vu qu’il avait été amorcé en 1801. À la lecture des textes de Napoléon sur la Corse, le parallèle avec la teneur du discours nationaliste contemporain est saisissant. La Corse prend toute la place dans sa réflexion. Nommé général de la nation corse par la consulta de Sant Antonio de la Casabianca le 15 juillet 1755, cet homme de 29 ans s’attacha à briser les résistances et à accélérer l’unité politique et morale de la Nation. Elle longe une succession de petites plages ombragées de palmiers où l’on ne peut que déplorer la prolifération de constructions modernes. (BML) Qu’importe par quelles mains elle nous est venue ? Seule oeuvre contemporaine dans ce salon, un plafond allégorique signé d’un artiste corse, Dominique Frassati, met en scène Napoléon Ier entouré de personnages de la cour impériale, de soldats de la Grande Armée et de figures symboliques. * Georges Ravis-Giordani, Le guide de la Corse, La manufacture, 1991. C’est dans les prisons de ce palais que fut enfermé le haut clergé romain déporté en Corse sur ordre de Napoléon en 1811. Il n’y avait à Ajaccio que deux jardins d’oliviers : l’un appartenait à la famille Bonaparte, l’autre aux Jésuites. Il a été dit plus haut qu'à cette époque-là, Napoléon est fier d'être corse. Gênes, par exemple, qui aurait pollué la Corse de son esprit de faction et d'intrigue, de guerres incessantes des partis, des cabales, des familles, et du suprême « chef-d'oeuvre » de sa politique, à savoir « armer le fils contre le père, le neveu contre l'oncle, le frère contre le frère » (78). C’est en effet de Calvi que la famille Bonaparte fuyant Ajaccio s’embarqua le 11 juin 1793 pour Toulon. Un grand monument y a été élevé sous le Second Empire à la gloire de Napoléon et de ses frères. Un mois avant le début de la Révolution, le 12 juin 1789, il écrit à Paoli pour lui révéler son intention et lui dire ses craintes : « Quel que soit le succès de mon ouvrage, je sens qu'il soulèvera contre moi la nombreuse cohorte d'employés français qui gouvernent notre île et que j'attaque : mais qu'importe s'il y va de l'intérêt de la Patrie » (18). * Michel Vergé-Franceschi, Paoli : un Corse des Lumières, Fayard, 2005. De plus, il légua à la ville d’Ajaccio une petite partie des tableaux de sa collection, « quelques originaux de toutes les écoles devant constituer un musée pour servir à l’instruction des jeunes gens ». Année de publication : « Quand la patrie n'est plus, un bon patriote doit mourir » (49). Lui sent son adhésion à la Révolution stabilisée. Pendant trois ans, Bonaparte fut tiraillé entre sa passion pour l’indépendance de la Corse et la nécessité de plus en plus évidente de rattacher l’île à la France. Charles Gosselin, 1843. (BML), Sur l’histoire de la Corse destination – corse : un tour de corse en photos, Les grandes demeures de Corse La meilleure citation de Napoléon Bonaparte préférée des internautes. 20000 Ajaccio Cette plaque omet de mentionner un autre personnage de la famille impériale qui trouva refuge à Macinaggio. Napoléon, toujours opportuniste et ambitieux, obtint l’autorisation de son régiment, rentra à Ajaccio, rejoignit le mouvement jacobin local et - cherchant un colonel dans la milice corse - défendit avec enthousiasme les intérêts de la Révolution. Porté par les uns, combattu par les autres, Napoléon a connu une carrière qui se nourrissait de périls et d'échecs se transformant en rebonds surprenants. * Le guide corse de la Corse, Editions Les Amis de la Corse, Fiumorbu, 1998. Le siège de Calvi mit en lumière un personnage déterminant de l’épopée napoléonienne, le futur vainqueur d’Aboukir et de Trafalgar, Horatio Nelson, commandant de vaisseau de l’escadre anglaise qui perdit son oeil droit lors d’un assaut de ce terrible siège. Au bout, fut le départ définitif de Napoléon de Corse (70). Combien d’auteurs ont glosé sur les rêves du petit garçon lors de ces retraites solitaires, rêves de conquête, rêves de gloire, rêves d’empire…. Hier complices, adversaires aujourd'hui, ils se retrouvent en complet désaccord (63). Entre méfiance et fougue, les Bastiais sentent basculer leurs anciens codes insulaires. Il est vrai que beaucoup mettent en avant la fascination du jeune garçon pour la Rome antique, au point que lors de jeux organisés par l’abbé Recco, le prélat qui fut chargé de l’instruction des frères Bonaparte à Ajaccio, Napoléon refusa catégoriquement de faire partie du camp des Carthaginois car seul le camp des Romains pouvait être le vainqueur. Dans son texte, à coups de grandes envolées lyriques, Napoléon dénonce la corruption, la servitude des gouvernements, la langue de bois, les rapports truqués, les manipulations politiques des traîtres corses qui défendent les intérêts de la Cour en échange de pensions, décorations et autres faveurs.L'heure étant à l'alternance, Napoléon fait preuve de flair. Jusqu’au XVIIe siècle, on se sait pas où vécurent les Bonaparte. Perdu plusieurs fois. Le Conseil général de la Corse-du-Sud a entrepris une étude nécessaire à la restauration de l’édifice et il est à souhaiter que cet émouvant monument élevé ici « pour conserver à la patrie corse un souvenir de la patrie française » (texte de la plaque de marbre du fronton) sera un jour rouvert au public. Le ton du texte change radicalement par rapport aux fantasmes utopiques auxquels il s'adonnait à Brienne. Sur toutes les autres façades, des éléments architecturaux des Tuileries furent utilisés en réemploi (gaines, frises, chambranles de portes, pilastres cannelés, colonnes baguées de Le Vau…). Téléphone : 04 95 21 48 17, Salon napoléonien de l’hôtel de ville Les statues de bronze sont respectivement l’oeuvre de Barye, Petit, Thomas et Maillet. En voici une rapide évocation. Il prend un ton guerrier, durcit son discours et annonce des virages réformistes. Vue sous cet angle, la narration de Napoléon véhicule la même idéologie. * Jean Thiry, Les années de jeunese de Napoléon Bonaparte, 1769-1796, Éd. Après Ponte Nuovo, Paoli dut s’exiler 21 ans en Angleterre avant de rentrer triomphalement dans son île en juillet 1790. * Alexandre Dumas, Les Frères corses, 1844, La Marge Editions, 1988. L’érection des tours s’accéléra au XVIe siècle et un plan de construction fut même établi le 25 juin 1593. / Max Caisson --Napoléon corse et italien dans le jeu des identités nationales / Luigi Mascilli Migliorini --La Corse vue depuis Sainte-Hélène par Napoléon / Bernard Chevallier --Le mythe napoléonien dans l'imaginaire des Corses : effets structurants et usage politique / Eugène F.-X. Petit garçon vif et turbulent, il avait sur son frère aîné, Joseph, un ascendant complet, au point que bien plus tard, l’Empereur adressera en riant cette remarque à son fils le Roi de Rome alors âgé de deux ans : « Paresseux, à ton âge, je battais déjà Joseph ». Napoléon retrouve sa Corse natale le 15 septembre 1786 (54). Ce n’est qu’en 1682 que Giuseppe Bonaparte s’installa dans la maison qui deviendra la casa Bonaparte. « Le vieux chef qui ne voulait que l'on ne vît que par ses yeux et que l'on ne jugeât que par sa conscience » (92). Il faut d’ailleurs mentionner à cette occasion l’existence de la villa Bacciochi à Ajaccio. Dans un autre contexte, il affirmait que « tout ce qui rompt l'unité sociale ne vaut rien. Dans le même temps et jusqu’à la fin de la Grande Guerre, les pouvoirs publics républicains se détournent de la Corse des Bonaparte et la négligent délibérément. (BML) Jeanne Laffitte, 1982. Elle connut en effet un développement urbain intéressant dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle lié à l’expansion du tourisme. Le ton est donné. Le schisme entre les deux hommes prend la valeur d'un symbole. Un monde qui naît face à celui qui s'en va. Une jeunesse qui voit haut et loin face à l'âge qui s'essouffle. L’ingénieur Jacopo Frattini fut envoyé à Ajaccio afin d’ajouter à la citadelle un solide bastion du côté de la mer et un large fossé fut creusé ce qui la sépara de la ville. Le Moyen-Age est une période difficile pour la petite île méditerranéenne. Au  n° 28, une plaque commémorative rappelle un épisode de la jeunesse de Napoléon. On apportait le lait, les fromages de chèvre, même la viande de boucherie ne se payait pas. Il a 24 ans. Cet espace mythico-historique, lieu d'origine de la communauté, la piève, engage à des luttes sans merci contre tout pouvoir étranger, désireux de s'en emparer. Avait-il besoin de cela ? Une statue du  » Père de la Patrie  » exécutée en 1901 par Alebert en marque le centre. A Sainte-Hélène, les pensées de l’Empereur déchu se tournaient encore vers ses premières années. Les excès de cette «Giustizia Morandina» contribuèrent largement à ternir le prestige de l’Empereur dans son île natale. Elle est le fruit d'une lente et minutieuse élaboration. Téléphone : 04 95 21 07 67, Musée Fesch /Chapelle impériale L'Assemblée déclare la Corse partie de l'Empire français. Faites un don ! Tout en conférant aux lieux où elles sont érigées un charme supplémentaire, elles sont un témoignage direct de l’histoire de l’île. Les grandes demeures de Corse Il mourut à Londres le 5 février 1807 et fut inhumé au cimetière de St-Pancrace. En gravissant sur la gauche les escaliers qui longent le mur de la citadelle, on arrive à un belvédère où la vue sur Corte et ses environs est magnifique. Le futur Empereur reçut ce nom étrange, que lui-même considérait comme paré « d’une vertu virile, poétique et redondante », en souvenir de l’oncle Napoleone, frère de l’archidiacre Lucien, mort à Corte quelques semaines avant la bataille de Ponte Nuovo. Détruit lors de la Deuxième Guerre mondiale, il se trouve à proximité d’un petit monument commémoratif surmonté d’une croix et gravé de cette inscription en corse :  » Qui casconu u 5 maghiu 1769 e milizie di Pasquale de Paoli luttendu per a liberta di a Patria « . Outre ses richesses architecturales, la région d’Ajaccio possède une faune et une flore encore préservées. Diplomate avisé et adversaire déclaré de l’Empereur, il passa ensuite au service du Tsar de Russie. Il installa le siège du pouvoir à Corte qui devint de 1755 à 1769 la capitale de la Corse indépendante. Parti, en 1793, avec perte et fracas, il n’en oubliera pourtant pas son sol natal sous le Consulat et l’Empire. Il ne sait encore rien des hommes. Les bandits d'honneur corses étaient des hommes d'origine populaire ou plébéienne, dotés d'un talent d'organisation et nantis d'un charisme leur permettant d'exercer une certaine hégémonie sociale et de gagner le concensus de la communauté, doublé, il est vrai, de la peur des représailles mais aussi du mépris des forces de l'ordre officielles. Suivent les noms de la plupart des batailles victorieuses de l’épopée depuis Montenotte jusqu’à Ligny sous Fleurus. L'affirmation de cette différence et l'affirmation du droit de la préserver impliquent la sauvegarde de la réalité sociale et politique spécifiques, à savoir l'autonomie territoriale. Elle fut certainement un lieu fascinant pour Napoléon enfant. Images et cartographie, Editions A. Piazzola, 1992. Napoléon et la Corse ! Elle sera imposée. place foch 20000 ajaccio, Musée de la Corse / Musée régional d’Anthropologie Deux jours plus tard, Napoléon quittait la Corse pour ne plus jamais y revenir. Quelques anthologies Or, si l’enfance est la clé de voûte d’une existence, celle de Napoléon est d’autant plus fascinante qu’elle nous mène aux origines de la légende. Il y a des riches et des pauvres. Napoléon s'y réfère souvent dans ses écrits. Celui-ci s’engagea alors dans la lutte pour la défense de la Nation corse. Une centaine de familles génoises et ligures parmi lesquelles figuraient les Bonaparte fut alors envoyée pour en assurer le peuplement. Son tempérament le porte spontanément vers ces rêves en prose, les textes sollicités exhibant la Corse idéalisée et embellie dans le souvenir d'un para-dis perdu. Levie sut les éloigner sans lutte et la nuit même il fit sauver Bonaparte par mer pour gagner Calvi et de là les côtes de Provence. Oppressée par les conquistadors de tout poil dont les Phocéens (10), les Romains (11), les Sarrasins (12), Pise  (13) et les Génois (14), depuis 1768 sa Corse natale étouffe sous le « joug français » (15) qu'il désire secouer, fidèle à Paoli, son maître, son dieu (16). Mais il est difficile de recoller les morceaux. Pour des raisons de salubrité liées au paludisme, ce site fut abandonné au XVe siècle et, en 1492, le promontoire rocheux du capo di Bollo sur la pointe de la Leccia fut choisi pour l’implantation d’une ville nouvelle. » (26). ». Cette année-là encore, mais plus pour longtemps, il souhaite l'indépendance de l'île (58). Il formule des règlements, rédige des mémoires apologétiques et des projets militaires, tous ayant trait à la Corse (69). On se rappelle la nostalgie de Napoléon et sa vision idéaliste de la Corse, inspirées par sa jeunesse et le mirage de l'éloignement. Cette réflexion du jeune Napoléon Bonaparte résume bien la personnalité de l’enfant durant ses années de formation passées sur le territoire français. Farouche, solitaire, travailleur indiscipliné, Napoléon développa une affection passionnée pour sa terre natale et un véritable culte pour celui qui incarnait l’âme de la résistance Corse, Pascal Paoli. Enfant de l'exil, abandonné des siens sur une terre étrangère, idéaliste et rêveur, il est corse, rien que corse et souhaite le demeurer. Il est impossible d’évoquer ici la diversité des trésors offerts à la curiosité du visiteur – archéologie préhistorique, protohistorique et gréco-romaine, art médiéval, école de peinture corse, architecture sacrée baroque, etc. Jamais démodée en Corse, acceptée, valorisée et valorisante, exaltée même, institutionnalisée au nom de la raison d'État. Dans un des circuits napoléoniens d’Ajaccio, deux tours, celle de la Parata et celle du Capitello, ont été citées. Mais durant toute sa formation scolaire, le futur Empereur fit montre d’un amour immodéré pour son île doublé d’un patriotisme ardent que professeurs et condisciples soulignèrent à maintes reprises. « L'histoire de la Corse n'est qu'une lutte perpétuelle entre un petit peuple qui veut vivre libre et ses voisins qui veulent l'opprimer » (20). Ce fut la leçon que son père lui avait apprise. En effet, ce village abrita Napoléon lors de sa fuite en 1793. Nous gardons en revanche plusieurs autres textes de Napoléon consacrés à la Corse, dont surtout « Sur le Corse » (le tout premier manuscrit, rédigé à l'âge de dix-sept ans), « Sur l'histoire de la Corse » (écrit en 1787), « Nouvelle Corse », « Lettre à M. Giubega » et « Lettres sur la Corse à l'Abbé Raynal » (1789-1790). Récemment, j'ai même réussi l'exploit d'acheter son trône officiel. Elles vous permettront, tout comme l’ensemble des renseignements pratiques, de réaliser plus facilement cet itinéraire. L'analyse du symbole et de l'acte nous amène à une typologie. Plus tard, en exil, Paoli exprimera finalement son admiration pour Napoléon : « La liberté fut l’objet de nos révolutions : on en jouit aujourd’hui seulement dans l’île. Quand la famille eut définitivement quitté la Corse en 1799, c’est à elle que fut d’ailleurs confiée la maison et Napoléon conçut même le projet de la lui donner. Les Corses, affirme Napoléon, sont exploités économiquement. Face aux transformations radicales de la métropole, cette torpeur sociale prend la dimension d'une paralysie. Ces travaux furent poursuivis en 1790 par l’archidiacre Lucien, son oncle, qui veillait sur la famille depuis la mort de Charles en 1785. La rue Bonaparte débouche sur la place du maréchal Foch où se trouve, outre la statue de Bonaparte aux Lions sur laquelle nous reviendrons dans le circuit suivant, l’Hôtel de Ville appelé aussi « La maison Carrée » par les Ajacciens. Les gendarmes s’étant présentés pour opérer l’arrestation J-J. Ce premier exil loin de la terre natale, cette séparation d’avec les siens devaient durer huit longues années. À travers des images de massacres et de carnages commis par les Français, Napoléon cherche la force de la parole. Mais son rêve d’une Corse indépendante se heurta aux divisions des différentes factions politiques. Cette statue de bronze, oeuvre de Vital-Dubray, a été installée en 1854. * Jean Defranceschi, La jeunesse de Napoléon : les dessous de l’histoire, Lettrage distribution, 2001. Il s'agit de la même dynamique du conflit éternel, à savoir l'opposition des Corses au pouvoir étranger (42). Sur la droite s’ouvre la petite rue du général Lévie où se situe le musée A Bandera identifiable à la fresque qui orne sa façade. Deux cartes sont accessibles ci-dessous : l’une présente la Corse et les « lieux de mémoire » napoléoniens répartis dans l’île, l’autre est un plan détaillé du centre ville d’Ajaccio. Il rêvait « les Corses maîtres chez eux, seuls appelés aux emplois, se gouvernant eux-mêmes et délivrés de tout ce qui rappelait la conquête » (66). Devenu capitaine de gendarmerie, il se rendit par deux fois à l’Ile d’Elbe. * Paul Bartel, La jeunesse inédite de Napoléon, Amiot-Dumont, Paris, 1954. 20250 Corte Sa statue de bronze fut d’ailleurs réalisée et installée durant cette période. Il fut élu député de la noblesse corse en 1772 et se rendit même à Versailles à ce titre. Il sent qu'il écrira une page d'histoire. L’Empereur qui déclarait : « la Corse pour moi n’est pas un département comme un autre, c’est une famille », essaya durant son règne d’impulser une relance économique de l’île. Cette position stratégique s’imposa pour la construction de la citadelle qui dominait et surveillait le détroit séparant la Corse de la Sardaigne. En suivant celui-ci, au n°12, faire une halte au Grand Café Napoléon. L’ensemble est encadré de deux aigles portant les dates de naissance et de mort de Napoléon. Le 14 février 1855, La Sémillante, l’une des dernières frégates en bois et à voiles construites en France, quitta le port de Toulon en direction de Constantinople avec à son bord 301 marins d’équipage et 392 soldats envoyés en renfort aux troupes françaises combattant en Crimée. La rivalité des deux hommes prend un cours irréversible. L'exorde de Napoléon est transcrite et corrigée en entier dans la première lettre et en partie dans la deuxième. C'est un discours teinté de mystique et de la gesticulation militaire corses et du romantisme révolutionnaire. La rupture fut définitive après que Paoli fut déclaré « traitre à la République » et déchu de son commandement suite aux accusations de Lucien Bonaparte en 1792. La Chapelle impériale fut édifiée sur ordre de Napoléon III entre 1857 et 1860 pour répondre au voeu testamentaire du cardinal Fesch d’être inhumé dans une église construite pour lui et sa famille à Ajaccio. Un nouveau séjour en Corse débute pour Napoléon lors de son arrivée à Ajaccio le 1er octobre 1791. On s'élimine à coups de complots et à coups de stylets. Dans ses derniers jours, Napoléon gardait encore le souvenir de ceux qui l’avaient aidé à fuir sans toutefois pouvoir tous les nommer. Partez ici à la découverte de la mère patrie, de cette terre natale où flotte encore l'ombre de l'Empereur ; suivez-nous en Corse aux origines de la légende. Armes, costumes, monnaies, saynètes, figurines et dioramas évoquent ces événements et sont complétés par des panneaux explicatifs très développés. Ayant choisi le rattachement à la France et nommé lieutenant-colonel de la Garde nationale Corse, le jeune homme s’opposa à plusieurs reprises aux forces paolistes mais jamais il ne réussit à se rendre maître de la citadelle. * Alexis Ponson du Terrail, Les Bandits, 1852, La Marge Editions, 1992. Ils embarquèrent ici sur un des voiliers de l’expédition Salicetti pour trouver refuge à Calvi avant de partir pour Toulon. Il rentre à Paris et repart pour la Corse de nouveau en septembre 1789 (55). Napoléon Bonaparte est baptisé dans cet édifice baroque tourné vers la mer en juillet 1771. S’opposant au gouvernement républicain en 1796, il dut s’enfuir en Angleterre puis à Vienne. Le fait, sans être authentiquement avéré, n’est certes pas étonnant puisque la maison familiale se situe tout près. Une plaque commémorative apposée en 1937 sur la poste évoque ces passages : « Souvenirs historiques. C'était à l'époque où il projetait d'écrire l'his-toire de la Corse. On n'oublie pas que, selon l'auteur même, c'est « avec la rapidité du Rhône » que le sang méridional coulait dans ses veines (76). La différence qui est à la source du système identitaire corse détermine aussi la perception de l'autre. L'esprit corse et la méthode corse marquent la vision politique, l'attitude et la morale. On raconte que Faustina, l’épouse de Gaffori, menaça de faire sauter un tonneau de poudre pour empêcher les partisans de se rendre à l’ennemi en 1750 et qu’en 1752, Gaffori lui-même répondit aux Génois qui tenait son fils en otage  » Je suis patriote avant d’être père  » ! Eric Anceau conteste, chiffres à l’appui, l’assertion selon laquelle il y aurait eu une sur-représentation des Corses au … En fuyant l’île en 1793, Napoléon Bonaparte enterrait son rêve corse pour aller jouer son destin sur une autre scène. Téléphone : 04 95 45 25 45 – Site web, Musée départemental Pascal Paoli Cette fresque pourtant réalisée par un artiste talentueux frappe par sa composition confuse et sa facture maladroite. Cette folle entreprise vit son aboutissement en 1891 après le transport par chemin de fer jusqu’à Marseille puis par bateau jusqu’à Ajaccio des pierres qui avaient vu passer tant de rois et d’empereurs. Les thèmes évoqués ne manquent pas et apportent un éclairage entièrement nouveau sur la période et sur le personnage. Même s’il quitte Ajaccio à l’âge de neuf ans, effectue quelques séjours au début de l’âge adulte et ne revient pour la dernière fois qu’en 1799, de retour d’Egypte, il aime sa cité natale.